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Lyon (69), pont de la Guillotière

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Si le franchissement du Rhône à Lyon s'est probablement toujours effectué à l'emplacement actuel du pont de la Guillotière, tout du moins jusqu'au début du XVIIIème siècle, il est très difficile de savoir si un passage existe à cet endroit précis avant sa première mention archivistique de 1090. Nombreuses ont été les personnes à s'intéresser à ce pont. C'est pourquoi, aucun commentaire ne sera fait sur son histoire ni même sur les fouilles réalisées en 1984, lors de la construction de la ligne D du métro à Lyon car de très bonnes publications sont faites à ce propos notamment la publication du sauvetage archéologique dans l'ouvrage de BURNOUF. 1991, DARA n°5.

Extrait du plan scénographique de la ville de Lyon réalisé vers 1560 (AML 1S165) 

Malheureusement il a été très difficile de procéder à l'étude de ce lot d'armatures, par les raisons suivantes :

- les archives de fouille ne sont pas rassemblées au même endroit et certaines sont manquantes ;

- les sabots sont très concrétionnés et représentent uniquement un échantillonnage de ce qui avait pu être mis au jour lors de la fouille ;

- alors que l'étude dendrochronologique fut réalisée sur une grande quantité de pieux et de palplanches, aucune correspondance n'existe entre la numérotation des bois et celle des armatures pour pouvoir en donner une datation absolue (perte d'information considérable).

 

Étude du lot d'armatures

    L'étude a porté sur un lot composé de 36 armatures. Ce lot rassemble 27 sabots à quatre branches de code typologique IV A 3 a, une armature de code typologique I A 2 a et de 8 lardoires de code typologique II A 4 a.mono-fig-126.jpgfig125.jpg

 

 

     Afin d'établir une éventuelle chronologie, il a fallu essayer de partager le lot en plusieurs groupes. Ce partage a été réalisé par comparaison de l'aspect général de l'armature. Après comparaison, nous nous trouvons face à 6 groupes d'armatures.mono-fig-127.jpg

     L'armature la plus représentée (environ 61%) est un sabot en fer forgé pesant 3,5 Kg d'une hauteur de 40 cm à quatre branches larges de 3,5 cm.

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Les branches sont soudées par forgeage sur une culasse de forme pyramidale ayant pour base 3,5 cm de côté et haute de 9 cm. Les branches possèdent chacune 3 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du pieu à l'aide de 12 clous en fer forgé sabot inventorié sous le numéro 69 GUI 0013.

     L'étude détaillée des armatures est partagée en deux, la partie gauche pour les sabots de pieu de type IV A 3 a et la partie droite pour les lardoires de palplanche de type II A 4 a.

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     Le graphique suivant, concernant les sabots de pieux, montre une certaine analogie entre les courbes de l'ensemble qui ont à peu près les mêmes amplitudes, ce qui ne manque pas de marquer une certaine relation entre les différentes parties constitutives du sabot.

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     L'étude souligne au moins 6 lots d'armatures ayant des caractères différents. Ils peuvent être considérés comme les lots de référence pour de futures études archéologiques concernant ce pont. Par contre il n'est pas possible dans cette étude de proposer une chronologie absolue.

 

Essais de datation des armatures :

Les datations sont à prendre avec une grande prudence. Ce sont des datations proposées par rapport à l'étude faite sur l'ensemble des armatures du corpus général.

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Conclusion

     Pour la présentation des conclusions archéologiques relatives à ce lot de 36 armatures, 6 ont été sélectionnés afin de couvrir toutes les formes découvertes lors de la fouille. Les résultats seront présentés individuellement. Aucune chronologie absolue ne pourra être observé car les datations dendrochronologiques ne peuvent pas être mises en relation avec les armatures. Pour cette raison, seules leurs caractéristiques pourront être présentées. Les armatures seront présentées dans l'ordre de leurs numéros d'inventaire.

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69 GUI 0003 : lardoire en fer forgé de type II A 4 a pesant 3 Kg, d'une hauteur de 35 cm à deux branches en forme d'entonnoir, larges de 5 cm à la base et de 12,5 cm à l'extrémité. Les branches sont soudées sur une culasse de forme triangulaire ayant pour base 2 x 4,5 cm de côté et haute de 10 cm. Chacune des branches possède 3 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du pieu au moyen de 6 clous. Ce type de sabot a été trouvé au niveau de la pile 11, 14 et 17. Cette lardoire est datée par dendrochronologie[1] de la période de 1718 à 1721.

69 GUI 0004 : Lardoire en fer forgé de type II A 4 a pesant 4,8 Kg, d'une hauteur de 37,5 cm à deux branches en forme d'entonnoir, larges de 2 cm à la base et de 14,5 cm à l'extrémité. Les branches sont soudées sur une culasse de forme triangulaire ayant pour base 3 x 6 cm de côté et haute de 14,5 cm. Chacune des branches possède 4 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du bois au moyen de 8 clous.69-gui-0007.jpg

69 GUI 0007 : sabot en fer forgé de type IV A 3 a pesant 7,2 Kg, d'une hauteur de 50 cm à quatre branches, larges de 5,5 cm. Les branches sont soudées sur une culasse de forme pyramidale ayant pour base 3 x 4 cm de côté et haute de 10 cm. Chacune des branches possède 4 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du pieu au moyen de 12 clous. Ce sabot a été trouvé à la pile 18 et est daté par dendrochronologie[2] de la période de 1559 à 1561.

69 GUI 0009 : lardoire en fer forgé de type II A 4 a pesant 4,8 Kg, d'une hauteur de 45 cm à deux branches de forme triangulaire, larges de 5 cm à la base et de 14 cm à l'extrémité. Les branches sont soudées sur une culasse de forme triangulaire ayant pour base 2,5 x 5 cm de côté et haute de 17,5 cm. Chacune des branches possède 3 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du bois au moyen de 6 clous. 

69 GUI 0013 : sabot en fer forgé de type IV A 3 a pesant 3,5 Kg, d'une hauteur de 40 cm à quatre branches, larges de 3,5 cm. Les branches sont soudées sur une culasse de forme pyramidale ayant pour base 3,5 cm de côté et haute de 9 cm. Chacune des branches possède 3 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du pieu au moyen de 12 clous. 69-gui-0036-1.jpg

69 GUI 0036 : armature de section ronde en fer forgé de type I A 2 a pesant 3,3 Kg. Il est composé de deux plaques concaves qui sont soudées par forgeage entres elles et sur une culasse ayant pour section 2,5 x 4 cm et haute de 9 cm. Il possède 2 trous de manière à armer l'extrémité inférieure du bois au moyen de 2 clous.

 

 

            Inutile de préciser ici qu'une archéologie du pont est très difficile à comprendre ainsi qu'à entreprendre et c'est pourquoi mes conclusions seront brèves : quel dommage que les archives de fouille soient aussi dispersées et que l'on n'ait pas fait plus attention à ces armatures métalliques, qui auraient pu constituer un lot très intéressant.



[1] Analyses faites Alain et Christian ORCEL du Laboratoire Romand de Dendrochronologie et Archéolabs.

[2] Analyses faites Alain et Christian ORCEL du Laboratoire Romand de Dendrochronologie et Archéolabs.

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