Lyon (69), parc Saint-Georges
Intervention sur le terrain
Aucune exhaustivité n’a été faite. Des zones ont été choisies arbitrairement afin de constituer un échantillonnage aléatoire d'armatures métalliques employées dans les fondations de certaines structures démontées pendant la phase 5 de l’opération archéologique. Ce choix s’est porté sur les pilotis de fondations supportant les US 524 (escalier du port Sablé, extrémité nord, travées 10/11) ; 1050 (mur de façade Saône, extrémité sud, travées 12/13) ; 266 (escalier d’accès à la Saône, au nord, travées 20/21) ; 265 et 545 (dallage du quai nord, travées 21/22/23) ; 1188 et 1190 (mur de façade du quai nord, travée 23).
Les pilots choisis ont été mesurés avant de les tronçonner pour conserver uniquement l'armature métallique avec sa pointe. Certaines pointes de pieu n’ont pas été conservées. Chaque armature a reçu un étiquetage propre à leurs emplacements d’extraction. Des photographies numériques ont été réalisées pendant les phases suivantes : avant démantèlement du pilotis ; pendant le démantèlement du pilotis ; en cours d’extraction des pilots ; après extraction du pilot ; de l'armature ; de détail de l'armature ainsi que des clous lorsque cela a été possible. Ces photos viennent compléter les informations générales. Les armatures sont conservées au dépôt archéologique de Vienne.
Étude du lot d'armatures
L’étude suivante, n’étant pas exhaustive, porte sur un lot de 50 armatures métalliques. Ce lot rassemble 48 armatures à quatre branches et de 2 armatures à 2 branches. Sur le terrain, chacune des armatures a eu une attribution numérale d’inventaire propre à leur zone de prélèvement. Pour l’étude, un nouveau numéro leurs a été attribué. Cette immatriculation est propre à la base de données générales. Après un bref nettoyage mécanique, chaque armature a été enregistrée individuellement.
Ce lot se divise en 5 groupes : Groupe 1 (fondation de l’US 266) Groupe 2 (fondation de l’US 265 et 545) Groupe 3 (US 1424) Groupe 4 (US 1621) Groupe 5 (US 528) Aucune particularité ne marque ce lot par rapport aux études existantes (Guyon 2000).
Il représente la fondation sur laquelle est construit un escalier constitué en plusieurs parties. cette fondation est constituée d'une rangée de premiers pieux d’un fort diamètre servant à délimiter la fondation et à contenir un vannage de planches posées horizontalement sur champ, les unes sur les autres. Derrière le vannage, deux files de pieux avec une rangée de palplanche intercalée, constituent une nouvelle étape de fabrication du batardeau. Entre le vannage et la file centrale de pieux, un banchage de béton de couleur gris, vient remplir l’espace et recouvre la totalité des têtes de pieux de la file centrale. A l’intérieur de cette enceinte, un pilotis de densification a été battu. Par-dessus le béton gris, la construction de l’escalier a été réalisé. Le vide interne est comblé progressivement, au fur et à mesure de l’élévation. Ce remplissage interne est constitué par des déchets de taille, noyée dans un béton maigre par-dessus le pilotis de densification. Les pieux du pilotis de densification ne sont pas tous ferrés. Tous les sabots sont de type IV A 3 sauf pour les palplanches qui sont équipé non pas de sabot mais de lardoire de type II A 4 (accéder à la typologie).
Le groupe 2
Représentant le pilotis de fondation des dalles du quai. Tous les sabots sont de type IV A 3.
Le groupe 3
Il constitue le pilotis de fondation du mur de façade de la Saône. Ce pilotis est composé de 4 files de pieux. Son implantation au sol représente 1,70 m de large. Les pieux des 2 files centrales, possèdent peu d'armature à leur extrémité. Une semelle de béton gris, servant d’appui pour la construction du mur, recouvrée la tête des pieux. Les armatures sont de type IV A 3.
Le groupe 4
Il compose le pilotis de fondation des murs du quai nord. Cette fondation est faite de 5 files de pieux. Les armatures sont de type IV A 3.
Il représente le pilotis de fondation de la rangée inférieure des marches de l’escalier du port Sablé. Constitué de 4 files de pieux, son implantation au sol représente 1,80 m à 2,00 m de large. La première et la dernière file, composant la ceinture du pilotis, sont solidarisées régulièrement par des barre de maintient ceinturant le sommet de chacun des pieux. Une semelle de béton gris recouvrée la tête des pieux, sur une épaisseur avoisinant les 0,30 m, servant d’appui pour la construction. Les armatures sont de type IV A 3.
Datation des armatures :
Les datations sont proposées par rapport à la stratigraphie et aux recherches archivistiques concernant les ouvrages construits qui reposés sur ces fondations.
Conclusion
Cette étude ou plutôt cette approche typologique de chacun des groupes d'armatures, permet d’établir un seuil à l’étude car plusieurs paramètres doivent être pris en compte pour réaliser une vraie analyse chrono-typologique. Les armatures présentent une assez bonne homogénéité de taille dans leurs groupes respectifs, hormis le groupe 1. Dans ce dernier groupe, les armatures sont de différentes hauteurs, comprise dans un écart de 0,26 m à 0,45 m et ne représentent pas un critère déterminant pour voir une forme standard émerger. Cela est peut-être dû uniquement au reflet des prélèvements qui ont été fait à différents emplacements constituant l’ensemble de la fondation de la structure. En revanche, les groupes 2, 3 et 4 présentent une assez bonne cohérence au niveau d’un type standard ayant des hauteurs voisines de 0,30 m. Le groupe 5 et le seul à avoir des armatures d’une hauteur moyenne de 0,45 m. Les groupes d'armatures métalliques, de l’opération archéologique du Parc Saint-Georges, ont été mis en corrélation avec la base de données créée en 1996. Il semble y avoir un fort appel avec des exemples retrouvés dans des ouvrages réalisés sur le bassin Rhodanien. Néanmoins deux exemples sorte aussi sur le bassin versant de la Loire. La datation chrono-stratigraphique, qu’a observé l’équipe archéologique de l’opération archéologique du Parc Saint-Georges, est bien en phase avec le constat fait de la simulation de datation faite au travers de la base de données. La base de données donne une fourchette relativement large, comprise du 16e au 18e siècles inclus.
Pour la présentation des conclusions archéologiques relatives à ce lot de 50 armatures, 6 ont été sélectionnés afin de couvrir les groupes.
69 PSG 0002 : lardoire en fer forgé de type II A
69 PSG 0003 : sabot en fer forgé de type IV A 3
69 PSG 0020 : sabot en fer forgé de type IV A
69 PSG 0024 : sabot en fer forgé de type IV A
69 PSG 0032 : sabot en fer forgé de type IV A
69 PSG 0044 : sabot en fer forgé de type IV A